ETAT DES LIEUX DES POLLUANTS PRESENTS DANS NOS BUREAUX
La concentration à l’état gazeux de nombreux agents nocifs dans les espaces de travail du secteur tertiaire y rend nécessaire la pose de ventilation mécanique double-flux. Le système est en effet capable d’évacuer les particules viciées en dehors du bâtiment, mais aussi d’assainir l’air neuf entrant chargé de pollution.
Environ 20millions de français travaillent dans un bureau, à raison de 7 à 8 heures par jour et plus de 1500 heures par an. C’est, après le domicile, le lieu de « vie » où les actifs passent le plus de temps. Sont-ils pour autant mieux lotis que leurs 3,5 millions homologues de l’industrie face aux risques sanitaires générés par une mauvaise qualité de l’air au travail ?
Une VMC double-flux pour purifier l’air intérieur
Des études (certes beaucoup plus rares que les innombrables mesures réalisées dans le secteur résidentiel ou le milieu scolaire) attestent que les employés du tertiaire sont loin d’être épargnés par ces particules nocives. Elles sont capables de stationner dans l’air très longtemps, faute d’une ventilation suffisante assurée par un caisson VMC double-flux.
Or, il est désormais prouvé qu’une exposition de longue durée et/ou récurrente à ces micropolluants pèse sur les performances des salariés, détériore leur bien-être au travail et plus gravement menace leur santé sur le long terme.
La dernière véritable enquête de référence sur le sujet remonte à 2015. Elle fut l’œuvre de l’Observatoire de la Qualité de l’Air Intérieur (OQAI) en clôture d’un programme de recherche européen baptisé Officair. Ce dernier visait à dresser un état des lieux du niveau de confort au sein des immeubles de bureaux de plusieurs villes de l’UE, dont Paris. Y sont recensées 3 grandes familles de particules potentiellement dangereuses. Celles qui suscitent le plus d’attention et d’inquiétude sont d’origine chimique, comme les fameux COV (Composés Organiques Volatils) dont la longue liste comprend le benzène, classé CMR (Cancérogène, Mutagène et Reprotoxique) et qui de fait est réglementé par le Code du travail.
Le benzène, ennemi invisible au bureau
Il s’agit d’un hydrocarbure dont les modes de diffusion le plus nocifs résultent de sa combustion (tabagisme, cuisson, chauffage autre qu’électrique, la circulation automobile). Par déduction, les immeubles situés à proximité de sources polluantes tels que le trafic routier, les gaz d’échappement ou des zones industrielles particulièrement émettrices de benzène, s’exposent à ces désagréments lorsqu’ils procèdent à une ventilation naturelle de leurs locaux, par la simple ouverture des fenêtres.
Un environnement intérieur mal aéré ou surchauffé se charge aussi d’émanations toxiques à partir de certains produits contenant du benzène, comme certains revêtements pour sols et murs, meubles plastifiés, peints ou vernis et autres colles, solvants, matières plastiques et autres objets courants en caoutchouc synthétique…
Outre la présence de benzène sous ses différentes formes, certains équipements liés à la bureautique sont régulièrement pointés pour leurs effets polluants : une imprimante à laser dégage de l’ozone, un oxydant auquel les personnes asthmatiques sont très sensibles. Elle émet également des particules fines depuis ses résidus de toner, consommable constitué de poudre sèche et de résine.
Sous l’effet de la chaleur, les circuits électriques des machines d’impressions et photocopieuses diffusent du toluène et de l’éthylbenzène, tous deux dérivés du benzène et capables de provoquer divers symptômes en cas de fortes expositions (maux de tête, nausées, étourdissement). L’encre utilisée peut aussi être la cause d’une émission de carbone.