Radon : Qui est concerné ? Comment s’en protéger ?

Radon en bâtiment résidentiel 

Le radon est un gaz radioactif d’origine naturelle issu de la désintégration de l’uranium et du radium présents dans la croûte terrestre. Incolore et inodore, il se propage à partir des profondeurs du sol et peut s’accumuler à l’intérieur des bâtiments, où sa concentration peut atteindre des niveaux dangereux.

En milieu extérieur, le radon se disperse rapidement dans l’air, ce qui limite son impact. Cependant, en milieu confiné, sa concentration peut devenir importante et représenter un risque sanitaire pour les occupants. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) classe le radon parmi les agents cancérogènes certains. Il est d’ailleurs la deuxième cause de cancer du poumon après le tabac et devant l’amiante. Cela représente environ 3 000 cas de cancer par an en France et 10% des décès par cancer du poumon selon l’Institut de Recherche et Sureté Nucléaire (IRSN). 

En France, certaines régions sont particulièrement concernées en raison de leur géologie. Les massifs granitiques (Massif armoricain, Massif central, Corse, Vosges) ainsi que des formations spécifiques comme certains grès et schistes noirs présentent un potentiel élevé de dégagement de radon. Une cartographie réglementaire divise le territoire en 3 zones de risque :

  • Zone 1 : potentiel faible
  • Zone 2 : potentiel faible avec des facteurs géologiques facilitant le transfert du radon vers les bâtiments
  • Zone 3 : potentiel significatif

Selon l’Agence Régionale de Santé, entre 50 et 65% des communes de la Région Pays de la Loire sont « à haut risque potentiel radon » (principalement en Loire-Atlantique, Maine-et-Loire, Mayenne et Vendée). En Bretagne, selon l’Agence nationale de santé publique, 20% des cancers du poumon seraient attribuables au radon. 

Pour consulter le potentiel radon de votre commune, consultez la carte interactive de l’IRSN

Carte de France du radon - Source : IRSN

Les risques liés au radon dans les bâtiments résidentiels

radonL’exposition prolongée à des concentrations élevées de radon constitue un risque majeur pour la santé. Lorsque ce gaz est inhalé, ses particules radioactives se fixent sur les parois des voies respiratoires.
Le seuil de concentration recommandé par les autorités est de 300 becquerels par mètre cube (Bq/m³) en moyenne annuelle. Dans les zones à potentiel significatif (zone 3), il est fortement conseillé de procéder à des mesures de dépistage pour évaluer le niveau de concentration en radon à l’intérieur des habitations.

Solutions pour se protéger du radon

Plusieurs mesures peuvent être mises en œuvre pour réduire la concentration en radon dans les bâtiments existants ou prévenir son infiltration dans les constructions neuves :

  • Renforcer l’étanchéité des sous-sols, vides sanitaires, murs et planchers pour empêcher l’infiltration du radon (le gaz pénètre dans les bâtiments principalement par contact entre les fondations et le sol).
  • Installer des systèmes permettant d’évacuer l’air chargé en radon sous le bâtiment.
  • Garantir un renouvellement d’air constant et performant dans les pièces de vie, grâce à une ventilation mécanique contrôlée (VMC).

À noter : c’est en hiver que l’on observe les concentrations les plus élevées de radon, quand l’air est confiné dans les bâtiments isolés. La ventilation et l’aération des bâtiments jouent un rôle essentiel pour évacuer ce gaz cancérigène et assurer un renouvellement d’air permanent, même en saison froide.  

Bénéfices d’une VMC double flux

Une VMC double flux assure un renouvellement constant de l’air intérieur en filtrant les impuretés, dont le radon, sans mélanger les flux d’air entrant et sortant.

En évacuant l’air vicié et en renouvelant l’air intérieur, la VMC limite l’accumulation d’un gaz stagnant comme le radon, et élimine d’autres polluants.

Dans les zones les plus exposées, notamment les communes classées en zone 3, l’installation d’une VMC double flux est particulièrement recommandée. Cette mesure est souvent associée à un diagnostic préalable pour identifier les points d’infiltration et adapter les corrections nécessaires.

Un cadre réglementaire renforcé

Depuis le décret du 5 juin 2018, les communes les plus exposées au radon sont tenues de surveiller les niveaux de concentration dans les établissements recevant du public. Si le seuil de 300 Bq/m³ est dépassé, la mise en œuvre de mesures correctives, comme l’installation de systèmes de ventilation performants, est obligatoire.