Un nouveau découpage territorial, formalisé dans un décret sur les rayonnements ionisants (5 juin 2018), oblige les communes les plus exposées au radon, un gaz radioactif naturel reconnu dangereux, à procéder à des dépistages et, en cas de concentration élevée en milieu intérieur, à mettre en place des systèmes de ventilation performants.
A la longue liste de polluants recensés dans les locaux d’habitation et professionnels, s’est ajoutée, assez récemment, une émanation chimique désormais surveillée de près dans certains territoires : contrairement aux produits toxiques généralement cités, elle est d’origine naturelle et possède des propriétés radioactives. Le radon, dont il est question ici, se forme en effet à partir de la « désintégration de l’uranium et du radium présents dans la croûte terrestre », indique l’IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire). Ce gaz incolore et inodore remonte donc des profondeurs du sol. S’il est peu dangereux en environnement extérieur en raison de sa capacité à se disperser rapidement dans l’air, il est beaucoup plus tenace en milieu confiné (dans les bâtiments donc) où sa concentration, particulièrement dense et durable, comporte un risque sanitaire reconnu par l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) qui le classe parmi les agents « cancérogènes certains ».
Renouveler l’air grâce à une VMC
Une série de constats scientifiques, dont certains datent du début des années 2000, à conduit l’Etat à prendre une série de mesures préventives dans la cadre d’un décret plus global sur les rayonnements dits ionisants, publié le 5 juin 2018. Le texte valide notamment un nouveau découpage territorial qui répertorie les communes potentiellement exposées en trois catégories : de fait, les territoires ne sont pas égaux devant le radon. Le gaz se développe davantage dans les terrains assis sur des formations géologiques où la teneur en radium est réputée élevée en raison de la présence de roches granitiques (le massif Armoricain et, avec lui, un grand quart nord-ouest de la France). En tout, quelque 7 000 localités françaises seraient concernées par le dispositif de dépistage et de ventilation à mettre en œuvre : en catégorie 3, certains établissements recevant du public et autres locaux professionnels devront faire procéder à des mesurages. Pour le cas où ceux-ci révèlent un taux de concentration de radon supérieur à 300 becquerels par mètre cube (niveau de référence en moyenne annuelle), le décret oblige l’employer à mettre en place « des moyens techniques visant à réduire l’émission de rayonnements ionisants, notamment par « l’amélioration du renouvellement d’air dans le bâtiment ».
Au regard des enjeux, l’installation d’une Ventilation Mécanique contrôlée (VMC double flux) apparaît comme la solution la plus appropriée. Ce type de modèle garantit une meilleure régénération de l’atmosphère intérieur en assurant, au sein d’un circuit fermé constitué de deux réseaux de gaines, l’entrée d’air neuf issu de l’extérieur et l’extraction de l’air chargé d’impureté et de substances nocives, sans jamais que les deux flux ne soient mélangés.
Voir le décret https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000036985602&categorieLien=id