L’hiver, la ventilation mécanique double flux permet de réaliser d’importantes économies de chauffage. Mais lorsque arrive la saison estivale et, avec elle, la menace de voir survenir des épisodes caniculaires et les pics de pollution qui leur sont souvent associés, le système préserve les bâtiments des risques de surchauffe et protège ses occupants contre les gaz nocifs provenant de l’extérieur. Explication.
Pour les météorologues, l’été a débuté le 1er juin. Mais les semaines les plus chaudes, traditionnellement attendues après le passage du solstice (le 21), se font le plus souvent sentir autour de la mi-juillet. A ce stade, quand les températures extérieures commencent à dépasser de dix ou quinze degrés celles qui sont mesurées dans les habitations ou les bâtiments professionnels, le moment est-il bien choisi pour y stopper l’alimentation électrique d’un caisson VMC ?
Se garantir un environnement sain
La réponse est non, d’abord parce que l’efficacité d’une ventilation repose sur sa capacité à redistribuer l’air en permanence en milieu clos et à y réduire le taux d’humidité et les mauvaises odeurs, quelle que soit la saison. Ensuite parce-que le système double-flux présente des propriétés techniques qui assurent à ses usagers un renouvellement de l’air neuf, un confort thermique et un environnement sain, y compris en période de fortes chaleurs et permet d’éviter une accumulation du Co2 toxique pour la santé.
Pour bien cerner les enjeux, rappelons que cette technologie permet, contrairement à un modèle classique (simple flux), de récupérer – via un échangeur- les calories dont est chargé l’air vicié à extraire du bâtiment afin les réinjecter dans l’air neuf que l’appareil insuffle, depuis l’extérieur, dans les pièces principales, ou de vie. En hiver, on l’a dit, ce type de VMC permet, grâce à son circuit logique et intelligent, de réaliser de substantielles économies d’énergie et de chauffage (jusqu’à 10% selon l’Ademe). A quoi peut-il alors servir en été ? Quand le mercure grimpe en journée et écrase la température de confort des habitations (28 degrés grand maximum), il est évident qu’une telle opération n’a pas de sens, à moins d’avoir la mauvaise idée d’interrompre le fonctionnement de la ventilation et, par surcroît, de dégrader la qualité de l’air intérieur de la maison, de l’appartement ou d’un espace de bureaux.
Avec le by-pass, la VMC bascule en « mode été »
La VMC double-flux a les moyens de refroidir des locaux en exploitant – selon une méthode qui rappelle le principe du free-cooling – les différences de températures intérieur/extérieur et diurne/nocturne. En juillet et août par exemple, l’amplitude thermique moyenne mesurée entre le jour et la nuit dans des villes comme Nantes et Angers atteint 10 à 12° C (il n’est pas rare que le thermomètre affiche, au crépuscule, des valeurs inférieures à 15 °C). Ces courants plus frais sont introduits dans les bâtiments sans réchauffement préalable grâce à un mécanisme spécifique, le by-pass, qui permet, au moyen d’un clapet manuel ou automatique, de court-circuiter leur passage dans l’échangeur (dans le sens inverse, l’air vicié et chaud provenant du logement est expulsé au dehors avec ses calories). La VMC passe alors en « mode été » et reste, dans cette configuration, moins énergivore qu’une climatisation classique.
Mieux, comme en hiver, les flux entrants sont filtrés et débarrassés des éléments nocifs qui chargent l’atmosphère en été : les pics d’ozone, plus fréquents en juillet et août que les reste de l’année, désignent des fortes concentrations de polluants produits sous l’effet du rayonnement solaire (gaz industriels oxydes d’azote, composés organiques volatils…). Pour rappel : ces nuages toxiques se déplacent souvent sur de longues distances, loin de leurs sources émettrices.