Le confinement général décrété par le gouvernement le 16 mars pour enrayer la propagation du coronavirus relance plus que jamais la question de la qualité de l’air à l’intérieur des habitations et la nécessité d’y disposer d’un système de ventilation efficace.
Depuis près d’un mois, la majorité des français sont tenus de sortir le moins possible de chez eux, conformément aux consignes sanitaires édictées dans le cadre de la lutte contre le Covid-19. Or vivre 24 heures sur 24 à la maison, y compris pour travailler, ne garantit pas un niveau d’hygiène optimale si les personnes confinées ne prennent pas garde à la qualité de l’air qu’ils respirent au sein même de leur logement. D’après l’Observatoire de la QAI, chargé de mesurer l’impact de cette problématique sur la santé des ménages et des professionnels (depuis 2013, l’État a pris la mesure de l’enjeu dans ses plans nationaux santé environnement successifs), l’environnement intérieur serait, aussi surprenant que cela puisse paraitre, au moins cinq fois plus pollué que l’extérieur.
Cette atmosphère dégradée résulte de la combinaison de plusieurs sources nocives : outre la concentration (naturelle) de CO2 à laquelle il faut veiller lorsque plusieurs personnes se trouvent dans une même pièce, le gaz irritant diffusé par les fameux composés organiques volatils (COV) proviennent d’éléments chimiques présents dans les matériaux de construction, les peintures, les vernis, les produits d’entretien ou les cosmétiques. S’y ajoutent les particules fines issues de l’activité domestique (la cuisson d’aliments) et le monoxyde de carbone dégagé par le tabac ou les chauffages mal entretenus.
La ventilation pour réduire les risques de contaminations virales
En ces temps de confinement et de risques élevés de contaminations entre les personnes d’un même foyer, la circulation de l’air en milieu clos apparait donc comme un impératif de salubrité : sur son site internet, le ministère concerné par cette question estime que l’ouverture quotidienne des fenêtres (au moins dix minutes par jour) n’est pas une mesure suffisante pour réduire le niveau de pollution ambiant. Pour y parvenir, et afin d’assurer un renouvellement continu des flux, il indique que l’aération se doit d’être complétée par « une bonne ventilation », au moyen notamment d’un système mécanique de type VMC.
L’Agence de l’environnement et de la Maîtrise de l’Energie (ADEME) abonde dans le même sens et rappelle que cette précaution est nécessaire pour « apporter de l’air neuf, évacuer les odeurs et les polluants, éliminer les excès d’humidité et fournir aux appareils à combustion l’oxygène dont ils ont besoin ». La performance d’un distributeur d’air est liée à la qualité de son entretien : rappelons qu’une bouche VMC doit être dépoussiérée et dégraissée régulièrement et de préférence à la fin de l’hiver. Il est conseillé de décrasser le filtre pour VMC double-flux deux ou trois fois par an afin d’offrir au ventilateur la capacité maximale d’insuffler un air sain à l’intérieur de l’habitation (pour info, le nettoyage du conduit extérieur doit impérativement être laissé aux soins d’un professionnel). Précision importante : pour des raisons de sécurité, l’électricité est à couper avant d’effectuer ces opérations.
Dans le contexte pandémique actuel, il est utile de signaler que l’aération et la ventilation des logis sont nécessaires pour y réduire les risques de transmissions virales (le COVID-19 est principalement véhiculé par les gouttelettes émises lors de toux ou d’éternuement et par contact avec la bouche, le nez, ou les muqueuses des yeux) : le 17 mars dernier, le Haut Conseil de la santé publique avait donné une série de recommandations sur le sujet dans un rapport commandé par la direction générale de la santé (voir cet avis, intitulé Réduction du risque de transmission du coronavirus SARS-CoV-2 par la ventilation et gestion des effluents des patients)