Validées par le président de la République en juin dernier, les propositions émises par cette assemblée de 150 français tirés au sort portent notamment sur la rénovation thermique des bâtiments et les solutions à mettre en œuvre pour réduire la part représentée par le chauffage dans la quantité d’énergie consommée.
La ventilation mécanique contrôlée (VMC) est l’un des « mots-clés » qui figurent dans le très long inventaire de mesures – 286 pages ! – remis au printemps dernier au chef de l’Etat par les membres de la convention sur le climat. Ce groupe, constitué en octobre 2019 sur la base d’un tirage au sort national qui a permis de réunir un panel représentatif de 150 citoyens, a planché pendant neuf mois sur un immense chantier : à l’automne dernier, mission leur avait été confiée par les pouvoirs publics de synthétiser en plusieurs mesures concrètes une politique environnementale volontariste qui, dans un délai relativement court (2030), permettrait de réduire de 40% le volume de gaz à effet de serre émis depuis le sol français.
Programme d’autant plus vaste qu’il devait, dans un savant jeu d’équilibre, éviter les écueils de l’écologie punitive ressentie comme telle par les ménages les plus modestes. Cet exercice de démocratie participative a été présenté comme une « réussite » puisque 146 des 149 propositions mises sur la table ont été retenues par l’Elysée qui s’est engagé à en intégrer certaines dans le plan de relance économique dévoilé en juillet, et à appliquer les autres dans le cadre d’un projet de loi spécifique à paraître en septembre ou par la voie réglementaire (des décrets).
Avec la VMC, jusqu’à 10% d’économies
Dans un chapitre conséquent consacré au logement, la convention propose un calendrier rapide de rénovation thermique qui s’inscrirait dans un régime beaucoup plus strict où l’obligation d’investir primerait désormais sur la simple incitation : les travaux à réaliser par les propriétaires et les bailleurs (pas seulement du parc résidentiel, mais aussi des secteurs tertiaires et industriels) devront avoir une portée globale, incluant tout-ensemble « le toit, l’isolation, les ouvertures, les systèmes de chauffage et la ventilation mécanique contrôlée » indique le document définitif transmis au Président de la République.
L’effort portera prioritairement sur les « passoires thermiques », ces bâtiments les plus mal notés – F ou G – dans les diagnostics de performance énergétique. Objectif : y réduire la part du chauffage (parfois plus de 60% !) dans la consommation annuelle des ménages concernés. Or, la récupération de chaleur est le paramètre décisif qui, justement, déclenche l’achat d’une VMC double-flux : ce type de ventilation présente en effet l’avantage d’extraire les éléments viciés qui stagnent en milieu clos tout en conservant leur énergie thermique au moyen d’un échangeur par lequel l’air sain, prélevé à l’extérieur, transite avant d’être filtré, préchauffé et injecté dans les pièces de vie. Cet équipement permet ainsi de garder un niveau de température confortable tout l’hiver, sans tirer sur le générateur classique (chaudière au fioul, gaz ou bois) ou le réseau électrique.
Selon l’Ademe (Agence de la Transition Ecologique), une VMC double-flux récupère jusqu’à 70 % de l’air vicié extrait (90 % dans les systèmes les plus performants), soit 1 500 kWh par an. Une performance qui se traduit par une économie de 7 à 10% sur la facture de chauffage.