Les recommandations officielles publiées le 31 août dernier par le ministère du Travail afin d’assurer la santé et la sécurité des salariés face à l’épidémie de Covid-19, évoquent la nécessité d’aérer régulièrement les espaces clos professionnels au moyen de systèmes de ventilation mécanique.
Les modes de transmission du SARS-CoV-2, le nom savant du syndrome respiratoire aigu sévère à l’origine de l’actuelle pandémie mondiale, ont soulevé de nombreux débats médicaux, dont certaines ont parfois pris la tournure d’une controverse : si la contamination interhumaine par « micro-gouttelettes » projetés lors de toux, d’éternuements et de postillons des personnes infectées allait de soi (ce type de propagation est le « propre » de très nombreuses maladies virales, quels que soient leurs niveaux de virulence), la propriété de l’agent Covid à stagner dans l’air sous forme de particules microscopiques a en revanche donné lieu à des thèses parfois divergentes dont l’examen n’a, pour l’instant, pas permis de dégager un consensus général.
Evacuer l’air contaminé grâce à la VMC double-flux
Il n’en reste pas moins qu’à titre préventif, ce risque est désormais pris en compte par les pouvoirs publics. Raison pour laquelle la ventilation est devenue, avec le port du masque, la distanciation physique, les gestes barrières et le lavage des mains, l’un des fils rouges de la politique sanitaire engagée par les autorités au niveau national : dans le socle de préconisations qui figure au cœur du protocole applicable aux entreprises depuis le 1er septembre 2020, le ministère du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion insiste sur le nécessité d’assurer « un apport d’air neuf adéquat » par ce type de système. L’usage d’appareils mécaniques double-flux (VMC), destinés à purifier les milieux clos par l’évacuation de gaz potentiellement contaminés et le soufflage de flux tirés puis filtrés depuis l’extérieur, est ici clairement mis en avant. Il implique, selon le texte, de veiller « au bon fonctionnement et à l’entretien » de l’équipement afin de maximiser ses capacités à réduire la concentration potentielle de particules virales.
Dans les territoires, différents SST (services de Santé au Travail) ont produit des littératures abondantes sur cette problématique : dès le début de l’épidémie, l’un d’eux recommandait par exemple de « s’assurer que la prise d’air neuf ne soit pas située trop près de la zone où est installée la bouche VMC d’extraction ». En mai dernier, le ministère de la Santé a publié un guide dans lequel il demande aux entreprises de « vérifier le bon équilibre des réseaux d’air, de nettoyer régulièrement chaque filtre pour VMC double-flux et les remplacer selon le calendrier habituel d’entretien, de maintenir la ventilation nominale même pendant les périodes où les locaux sont inoccupés et de fonctionner seulement avec de l’apport d’air extérieur ».